dimanche 27 juin 2010

Dog Pound


Le quotidien d'Angel (15 ans), Butch (16 ans) et Davis (17 ans), tous trois envoyés à la prison pour délinquants juvéniles d'Enola Vale.

Pour son deuxième long métrage, le jeune réalisateur Kim Chapiron a choisi de s'atteler, avec ce film carcéral, à une véritable œuvre de genre. Un choix assumé, puisqu'entre scène de fouille et tabassage en règle du nouveau, aucun passage obligé ne manque à l'appel. A ceci près que la fourrière dont il est question dans le titre n'accueille que des mineurs délinquants.

Peu avare de détails sur la vie quotidienne de ces centres de détention, Dog Pound est un film très documenté, qui ambitionne avant tout de donner la meilleure représentation possible de la réalité. Et la réalité d'Enola Vale, c'est une violence physique et psychologique de tous les instants, ici livrée brut de décoffrage. C'est aussi la loi du silence, règle supérieure à toute autre, sans que jamais elle ne soit expressément formulée.

Reste qu'en choisissant cet angle d'attaque quasi-documentaire, Kim Chapiron semble également avoir refusé toute implication. On devine en filigrane l'idée selon laquelle de telles conditions de détention ne font qu'ajouter à la révolte de ces adolescents. Mais il manque à Dog Pound la force d'un propos que le réalisateur semble fuir à chaque instant.

Si elle n'est pas exempte de maladresses (l'utilité de certaines scènes-gadgets est assez discutable), cette plongée en apnée à Enola Vale n'en reste pas moins une expérience forte. Le mérite en revient en grande partie à des acteurs littéralement habités, Adam Butcher en tête, véritable incarnation d'une rage froide et intérieure, prête à exploser au moment où l'on ne s'y attend le moins. Et puis il y a cette scène finale, d'une rare intensité...

Verdict :

mercredi 23 juin 2010

L'Agence Tous Riques


Les membres de l'Agence Tous Risques se retrouvent accusés à tort dans une sombre affaire autour d'une planche à billets égarée en Irak. Leur mission est simple : organiser leur évasion et prouver leur innocence.

L'été revient, et avec lui son cortège de blockbusters américains voués à faire un carton dans les salles obscures. Attendu avec une certaine fébrilité tant les adaptations de séries télévisées peuvent être inégales, l'Agence Tous Risques est le premier à se lancer dans la bataille.

On se souvient que la série avait bâti son succès sur un mélange d'action musclée et d'humour potache. Le film applique la méthode à la lettre en prenant le parti de l'exploiter au maximum, et c'est sûrement ce qu'il y avait de mieux à faire. Car force est de reconnaître que ce passage au grand écran fonctionne bien... du moins le temps d'une première heure, où l'équilibre entre vannes et scènes d'action à grand spectacle est assez réussi. On remarquera d'ailleurs le soin apporté à la séquence pré-générique, particulièrement convaincante.

Mais qui dit grand écran dit aussi nécessité de convaincre sur une durée proche de deux heures, soit plus du double d'un épisode de la série télé. Et sur la distance, les deux principaux défauts du film sautent aux yeux : d'une part, un scénario balourd et inutilement confus ; d'autre part, une surenchère pyrotechnique qui, à la longue, finit par fatiguer. Et l'Agence Tous Risques de s'essouffler inexorablement...

Les rafraîchissantes interprétations de Liam Neeson (Hannibal Smith) et Bradley Cooper (Futé), permettent toutefois de passer un moment sympathique à défaut d'être inoubliable. Quinton Jackson, en revanche, est loin d'éclipser Mister T. dans le rôle de Barracuda (il est vrai que cet héritage n'est pas facile à assumer).

L'Agence Tous Risques fait donc son boulot de blockbuster américain, ni plus, ni moins : c'est somme toute divertissant, c'est aussi très vite oublié.

Verdict :