mercredi 27 juillet 2011

Les Tuche


Dans la série "les films que je vais voir bien après leur sortie"...

Jeff Tuche met un point d'honneur à ne vivre que du chômage. Avec sa femme et ses trois enfants, il vit une existence heureuse dans la petite ville de Bouzolles, malgré de faibles revenus. Jusqu'au jour où les Tuche touchent cent millions d'euros à la loterie nationale et décident de s'installer à Monaco.

On l'aura deviné, les Tuche utilise le choc des cultures comme principal ressort comique, ainsi que l'avaient déjà faits de nombreuses comédies à succès avant lui (La vie est un long fleuve tranquille, Les Visiteurs, Bienvenue chez les Ch'tis...). Le problème, c'est qu'Olivier Baroux ne semble jamais vouloir s'émanciper des mauvaises habitudes de la comédie familiale à la française : prévisible, pas toujours drôle, truffé de clichés et plein de bons sentiments, son film ne brille pas par sa subtilité.

Oui mais voilà, il y a Jean-Paul Rouve. Arborant une coupe rappelant les plus belles heures du football des années 80, l'ex-Robin des Bois fait une nouvelle fois la preuve de son immense talent d'acteur et certaines de ses répliques - hélas dévoilées en partie par la bande-annonce - ne manqueront pas de provoquer de francs éclats de rire. C'est toujours ça de pris.

Verdict :

dimanche 24 juillet 2011

The Murderer


En bref...

A Yanji, ville d'une province chinoise coincée entre la Corée du Nord et la Russie, Gu-Nam mène une vie misérable de chauffeur de taxi. Endetté, il reste sans nouvelles de sa femme partie travailler en Corée du Sud. La pègre locale va lui proposer de l'aider à passer en Corée à condition d'y exécuter un contrat.

L'espace d'une première heure pleine de promesses, The Murderer est un thriller noir et inquiétant, à la mise en scène remarquable de précision. Jusqu'à ce que le film bascule dans une sorte d'auto-caricature bien involontaire, entre scènes de violence à l'arme blanche, aussi inutiles que complaisantes, et poursuites illisibles et grand-guignolesques.

Oubliez le scénario, c'est visiblement secondaire pour Hong-jin Na. De toute façon, on n'y comprend rien. Et à la rigueur, on s'en fout un peu tant on finit par ne plus se sentir concerné par ce déferlement d'hectolitres de sang.

Verdict :



(mais un bon 3 étoiles tout de même pour la première heure)

mercredi 20 juillet 2011

Harry Potter et les Reliques de la Mort 2ème partie


Emmenées par Lord Voldemort, les forces du Mal se font plus menaçantes que jamais. Harry Potter doit affronter son destin et se préparer à l'affrontement avec son ennemi de toujours.

On avait quitté la saga Harry Potter frustrés - et un peu agacés - par le premier volet de ces Reliques de la Mort. Fort heureusement, ce film réussit là où avait échoué son prédécesseur. A grands renforts d'effets spéciaux - souvent très impressionnants - David Yates parvient à donner à cette deuxième partie le souffle qui manquait tant à la première. Dans une ambiance générale résolument crépusculaire, HP 7.2 réunit tout ce que l'on pouvait attendre de ce dénouement : du spectacle, de l'action, de l'émotion. On ressort finalement de la salle en ayant l'impression d'en avoir eu pour son argent, y compris pour l'utilisation de la 3D, ludique sans être excessivement tape-à-l’œil.

Pour autant, ce film ne s'est pas débarrassé des défauts qu'on n'avait pas manqués de relever précédemment. La photo persiste dans le sombre et le grisâtre ; c'est toujours aussi moche et le port des lunettes 3D n'arrange rien. Daniel Radcliffe reste quant à lui désespérément inconsistant ce qui, on en conviendra, est assez gênant quand il s'agit d'incarner un héros. Le scénario est enfin totalement incompréhensible pour le moldu de base : si vous n'avez qu'un vague souvenir des épisodes précédents, tant pis pour vous, vous n'aviez qu'à réviser vos classiques.

L'heure du bilan a sonné avec cet ultime épisode. Et l'on ne peut s'empêcher de penser que Harry Potter souffre de la comparaison avec d'autres sagas à très grand spectacle auxquels on pense forcément (Star Wars, le Seigneur des Anneaux). Il n'est guère besoin de beaucoup de recul pour s'apercevoir que l'ensemble des huit films manque cruellement de l'unité et de la cohérence qui caractérisent ces quelques références. Avec quatre réalisateurs différents au total, il faut dire que c'était presque mission impossible...

En procédant à ces adaptations à la hâte, Hollywood s'est sûrement privé d'une véritable vision artistique qui, combinée à la matière des romans de JK Rowling, aurait pu donner naissance à de grands films. Mais qu'importe, l'honneur du box-office, lui, est sauf.

Verdict :

dimanche 10 juillet 2011

Hanna


A 16 ans, Hanna a toujours vécu loin de tout dans une forêt du cercle arctique. Elevée par son père, un ex-agent de la CIA, elle a appris les techniques de survie et de combat qui font d'elle une véritable machine à tuer. Un enseignement qui la prépare à affronter le monde extérieur, qu'elle ne connaît qu'à travers les encyclopédies.

Ne vous fiez pas à ses allures de film d'espionnage. Penchant sauvage et féminin de Jason Bourne, Hanna (interprétée par la jeune et prometteuse Saoirse Ronan) est avant tout l'héroïne d'un conte moderne, suggéré par une symbolique omniprésente. En découvrant un monde inconnu, elle va partir à la recherche de sa propre identité et affronter ses peurs les plus profondes. Très original, le résultat peut être parfois déroutant mais captive toujours.

Pour illustrer cette étrange aventure initiatique, Joe Wright développe un univers visuel épuré, donnant à cette réalisation une élégance glacée et minimaliste. Mais Hanna est bien loin d'être un iceberg insondable : le film est ponctué de parenthèses délicates, où le soleil inonde l'écran comme pour accompagner l'éveil au monde de l'héroïne. Elément essentiel de cette démarche artistique, la musique des Chemical Brothers constitue une bande-son idéale pour ce récit.

Dommage, alors, que le scénario soit réduit à un simple prétexte pour un exercice de style, certes très réussi, mais qui apparaît du coup un peu gratuit. Le film est ainsi bien moins convaincant quand il doit résoudre, contraint et forcé, ses quelques enjeux dramatiques. Hanna n'en reste pas moins une expérience cinématographique forte et originale qui, à ce titre, se démarque très favorablement au milieu d'une armée de blockbusters estivaux.

Verdict :