samedi 31 décembre 2011

Mon top cinéma 2011

1 - Drive
de Nicolas Winding Refn



2 - Polisse

de Maïween



3 - Sucker Punch

de Zack Snyder



4 - Black Swan

de Darren Aronofsky


5 - Rango

de Gore Verbinski



6 - La Planète des Singes : les origines
de Ruper Wyatt



7 - La Piel que Habito

de Pedro Almodovar



8 - Intouchables

d'Eric Toledano et Olivier Nakache



9 - Le Skylab

de Julie Delpy



10 - Les Femmes du 6ème étage

de Philippe Le Guay



Prix spécial du jury


The Tree of Life
de Terence Malick

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vendredi 16 décembre 2011

dimanche 11 décembre 2011

vendredi 2 décembre 2011

dimanche 27 novembre 2011

L'art d'aimer


En bref...

Au fil d'une série de sketchs, Emmanuel Mouret orchestre des variations autour de l'amour et du désir. L'ensemble est, forcément, un peu inégal. Mais la légèreté de son humour et la qualité de ses dialogues confèrent à ce film un certain capital-sympathie. Mention spéciale à Frédérique Bel, irréssistible dans son rôle d'ingénue hésitante.

Verdict :

vendredi 25 novembre 2011

Time Out


En bref...

Dans un futur proche, la science est parvenue, par modification génétique, à stopper le vieillissement humain à 25 ans. Mais le temps a aussi remplacé l'argent : si les plus riches peuvent jouir de l'immortalité, la population la moins aisée doit, au quotidien, voler ou emprunter à des taux astronomiques les quelques minutes qui leur permettent de garder la vie.

Andrew Niccol tenait là une idée absolument géniale... dont il n'a visiblement pas trop su quoi faire. Plutôt faiblard, le scénario se retrouve bien vite à reproduire les schémas classiques du blockbuster hollywoodien. Time Out n'est, en fait, rien de plus qu'un thriller tout juste efficace et sans la moindre surprise : de la part du réalisateur de Bienvenue à Gattaca, la déception est inévitable.

Verdict :

dimanche 20 novembre 2011

Un Monstre à Paris


Dans la série "les films que je vais voir bien après leur sortie"...

En 1910, la maladresse de deux amis libère, dans un Paris inondé, une créature monstrueuse.

Réalisé par Eric "Bibo" Bergeron, ce film enchante dès les premières images par sa reconstitution de la capitale au début du siècle. On ne saurait en dire autant du scénario, plutôt paresseux et convenu : inutile de chercher ici un deuxième niveau de lecture, il n'y en a strictement pas.

On tient au final un film d'animation de bonne facture, mais qui, sans l'excellence de ses numéros musicaux (M et Vanessa Paradis en parfaite alchimie), serait très vite oublié. Les plus jeunes devraient tout de même y prendre beaucoup de plaisir.

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Le Stratège


Alors que la saison 2002 se profile, Billy Beane, manager général de l'équipe de baseball des Oakland Athletics, doit composer avec le départ de ses meilleurs joueurs, attirés par des équipes plus fortunées. Sa rencontre avec Peter Brand, spécialiste des statistiques, va l'amener à employer de nouvelles méthodes de recrutement.

Malgré la présence de Brad Pitt dans le rôle principal, Le Stratège est sorti en France dans la plus grande discrétion. Il faut dire que le baseball n'est pas franchement ancré dans notre culture européenne... Il serait toutefois dommage de s'arrêter à ce premier constat : inspiré d'une histoire vraie, ce film a bien des atouts à faire valoir.

S'il reprend le schéma classique du film de sport, à savoir l'ascension d'une équipe partie de nulle part, Le Stratège présente la particularité de s'intéresser à l'action des coulisses plus qu'à celle du terrain. Recrutements, compositions d'équipe et tractations diverses sont ici des éléments-moteurs du scénario, et l'on découvre sans surprise que dans ce milieu plus que dans n'importe quel autre, l'argent dicte sa loi. Servie par l'élégante mise en scène de Bennett Miller, l'écriture d'Aaron Sorkin (The Social Network) rend cette histoire passionnante de bout en bout, tout en lui donnant une résonance très actuelle.

Déjà intéressant dans sa manière de filmer l'envers du décor, Le Stratège devient captivant quand il s'attache à montrer l'ambivalence de son personnage principal. Exerçant ses fonctions de manager avec passion et dévouement, Billy Beane est aussi capable de la plus pure indifférence quand il s'agit de virer sans ménagement un joueur pas assez performant. Brad Pitt excelle dans ce rôle de héros tout en fêlures et en contradictions, dont les motivations profondes sont directement liées à un échec personnel : celui de sa propre carrière de joueur. De quoi faire de ce Stratège un "petit" film à ne pas manquer...

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dimanche 13 novembre 2011

Contagion


En bref...

L'histoire de Contagion n'ayant aucun intérêt, je vais m'empresser de vous la rapporter ici (rassurez-vous, ça tient en deux lignes). Donc : un terrible virus se répand sur la planète, menaçant de faire des millions de mort, mais heureusement, un laboratoire trouve le vaccin. Voilà, voilà...

On se demande ce qui a poussé Steven Soderbergh à mettre en images un scénario aussi inexistant. Certes, Contagion se veut plus être un docu-fiction sur la menace pandémique qu'un film-catastrophe scénarisé... Il n'en est pas moins raté. Si l'atmosphère générale, anxiogène et paranoïaque, est assez marquante, on retiendra surtout de ce film son caractère confus et dispersé.

On décroche donc très rapidement, même si on peut toujours s'occuper avec un petit jeu amusant consistant à trouver l'utilité de Marion Cotillard dans ce bordel. Merci de me prévenir si vous trouvez la réponse.

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vendredi 11 novembre 2011

Intouchables


Devenu tétraplégique suite à un accident de parapente, Philippe embauche comme à aide à domicile Driss, un jeune de banlieue.

S'il n'était pas basé sur une histoire vraie, on aurait volontiers reproché à Intouchables de jouer un peu abusivement la carte de la rencontre de deux êtres que tout oppose. L'un est tétraplégique, aristocrate et un peu taciturne ; l'autre est valide, vient d'un quartier défavorisé et manie la vanne comme personne. Les comédies françaises ont souvent utilisé ces tandems improbables, rares pourtant sont celles qui sont parvenues à un résultat aussi brillant.

Evidemment, Intouchables se nourrit en grande partie des clichés un peu démagogiques qu'on pouvait attendre de ce point de départ : entre Philippe, qu'un opéra de Wagner de quatre heures n'effraie pas, et Driss, dont les références sont plutôt à chercher du côté d'Earth, Wind & Fire, la collision est obligatoire. Mais le tandem Toledano/Nakache emploie ici une liberté de ton qui balaie nos a priori sans la moindre difficulté. A l'instar du "pas de bras, pas de chocolat" de la bande-annonce, ce film s'autorise un humour à l'audace peu commune dans notre paysage cinématographique. L'extraordinaire qualité des dialogues et l'énergie communicative d'Omar Sy font le reste : c'est vif, rythmé et surtout extrêmement drôle.

Au-delà de ces incontestables qualités comiques, Intouchables a également le mérite de ne jamais chercher à contourner son sujet : on y montre, sans complaisance, les difficultés très concrètes que peuvent poser la tétraplégie dans les actes les plus élémentaires de la vie quotidienne. Le film a toutefois la bonne idée de toujours tenir sa ligne enjouée et irrévérencieuse, ne versant jamais dans la débauche de bons sentiments. L'histoire d'amitié qui en résulte est simple et touchante, faisant d'Intouchables un mémorable "feel good movie".

A l'heure où ces lignes sont écrites, il est acquis qu'Intouchables est un véritable phénomène de société, qui devrait faire date dans l'histoire du cinéma français. C'est tout le mal qu'on pouvait lui souhaiter.

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mercredi 9 novembre 2011

L'exercice de l'Etat


En bref...

On pouvait difficilement trouver titre plus pertinent. En suivant le personnage de Bertrand Saint-Jean, Pierre Schoeller nous propose de suivre le quotidien harassant et souvent ingrat d'un ministre des Transports. Loin de toute considération politicienne (on ne sait jamais si ce ministre est de droite ou de gauche), le réalisateur cherche avant tout à capter la dictature de l'urgence et l'omniscience de la communication qui caractérisent cette vie de dévouement à l'Etat.

Très instructif dans sa manière de décrire le fonctionnement d'un cabinet (Michel Blanc, très bon en directeur droit dans ses bottes), ce film est aussi la démonstration qu'exercer le pouvoir, c'est devoir, parfois, transiger avec ses propres convictions. "Un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne", disait Chevènement. L'Exercice de l'Etat en est une belle illustration.

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dimanche 30 octobre 2011

Les Aventures de Tintin : le Secret de la Licorne


En achetant la maquette d'un trois mâts, Tintin se lance dans une aventure qui va le mener à la recherche d'un mystérieux trésor.

Trente ans que Steven Spielberg avait en tête l'idée de porter sur grand écran les aventures du célèbre reporter. C'est dire toute l'impatience et la fébrilité qui pouvaient habiter les tintinophiles du monde entier au moment de découvrir cette déclinaison cinématographique du Secret de la Licorne.

Une adaptation très particulière, puisque tout le film est réalisé en motion capture. Déjà utilisée sur l'Avatar de James Cameron, cette technologie permet d'animer des images de synthèse en reproduisant les mouvements d'acteurs bien réels. D'une certaine manière, le résultat est fidèle à la fameuse ligne claire d'Hergé. Mais cette technique paraît ici perfectible à bien des égards : si les décors, riches et colorés, sont une véritable source d'émerveillement, les personnages pâtissent de regards terriblement désincarnés.

Au-delà de ce constat mitigé, c'est plus encore l'atmosphère générale du film qui a de quoi laisser perplexe. On ne reprochera pas aux scénaristes d'avoir retouché le matériau original, bien obligés de synthétiser trois albums pour tenir sur la durée d'un long métrage. Mais il est permis d'être plus sceptique quant à la mise en scène américanisée de Steven Spielberg : son Tintin se résume à une assommante succession de scènes d'action n'ayant qu'un lointain rapport avec le parfum de mystère et d'aventure qui caractérise l’œuvre d'Hergé. Que dire de cet invraisemblable combat de grues qui n'aurait pas dépareillé dans l'Agence Tous Risques ? Ou encore de cette affligeante scène où le capitaine Haddock rote dans le réservoir d'un avion en chute libre ? De cette frénésie made in USA, il ne découle paradoxalement qu'un ennui profond.

Restent quelques jolis moments de bravoure, à l'image de l'abordage de la Licorne, traversée par un souffle épique qui fait cruellement défaut au reste du film. Au-delà d'une déception bien légitime, on pourra aussi se demander si le fait de vouloir adapter Tintin est une si bonne idée. Insipide et désuet, ce héros n'est jamais qu'un prétexte narratif dont les épaules sont peut-être un peu trop frêles pour un grand film d'aventure. Vouloir en faire une star de cinéma est forcément un pari risqué : le respecter, c'est aussi le desservir ; le moderniser, c'est aussi le trahir.

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mercredi 26 octobre 2011

Polisse


A Paris, une photographe est propulsée dans le quotidien de la Brigade de Protection des Mineurs.

Les choses sont parfois simples. Maïwenn tombe un jour sur un reportage consacré à la Brigade de Protection des Mineurs, et se dit qu'elle tient là une belle idée de film. Un stage d'immersion à la BPM et un tournage plus tard, elle se retrouve à Cannes, où la critique réserve à son Polisse un accueil des plus favorables. Et se voit finalement attribuer un Prix du Jury bien mérité, sous l'œil bienveillant du grand Robert de Niro. Pour sa première semaine d'exploitation en France, Polisse réalisera un démarrage fulgurant, attirant 636 000 spectateurs dans les salles obscures...

Le sujet, c'est le moins qu'on puisse dire, est du genre rassembleur. Mais ce n'est pas tant le travail de la BPM - pour lequel un plaidoyer semblerait vain - qui intéresse Maïwenn que la manière dont le quotidien de ces gens est impacté par l'horreur ordinaire. "Ca me tord" lâche Fred (Joeystarr) dans un soupir, nerveusement épuisé par sa journée. Tout le film semble traversé par cette sensation viscérale. Pendant plus de deux heures, Polisse alerte, questionne, et montre à quel point ces gens sont cabossés par le simple exercice de leur métier ("je suis peut-être un briseur de vie").

La tonalité de l'ensemble n'est pourtant pas entièrement grise, permettant au film de s'extraire d'un misérabilisme embarrassant. Bien sûr, les interrogatoires sont glauques, les arrestations éprouvantes. Mais le rire se manifeste souvent où on ne l'attend pas, vécu comme une délivrance salutaire. Difficile de garder son sérieux quand une ado explique, avec un naturel édifiant, ne pas avoir de problème avec le fait de sucer pour un portable. En montrant ces instants de tension autant que de complicité, Maïwenn parvient à donner corps au groupe, faisant une admirable démonstration de sa fonction d'amortisseur émotionnel.

Mais la grande générosité de Polisse est, malgré son sujet quasi-documentaire (chaque scène est inspirée d'un fait réel), de ne jamais renoncer à la recherche d'une forme d'énergie brute. Par son interprétation d'abord, chaque acteur (Joeystarr et Karin Viard en tête) semblant se livrer totalement à son rôle. Mais surtout par ses choix de mise en scène. Dialogues hurlants d'authenticité, réalisation caméra au poing et montage bouillonnant, Polisse est une œuvre incroyable de rage et de fureur. Un film d'une grande force, qui vous empoigne dès les premières secondes pour ne vous relâcher qu'à la toute fin.

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dimanche 23 octobre 2011

The Artist


Hollywood, fin des années 20. Les destins croisés de Georges Valentin, star du cinéma muet, et de Peppy Miller, une jeune et ambitieuse figurante.

Tout a été dit, ou presque, sur l'audace de ce projet de Michel Hazanavicius, réalisateur des excellents OSS 117. Film muet, en noir et blanc et au format 4/3, The Artist ne manque pas de singularité à l'heure où les effets numériques semblent ne laisser aucune limite à l'imagination. De quoi effrayer le grand public que souhaiterait toucher cette œuvre... si ce n'était la présence de l'acteur français le plus bankable du moment.

Si dans un premier temps, notre confort de spectateur est un peu bousculé par cet extraordinaire voyage dans le passé, on est bien vite conquis par la qualité générale du matériau. Reconstitution irréprochable, cadrages étudiés, et noir et blanc plutôt esthétique... The Artist, c'est vraiment du bel ouvrage. Mais la grande force du film, ce sont avant tout ces interprètes : Jean Dujardin évidement, aussi talentueux dans le plus pur cabotinage que dans un registre plus dramatique, mais aussi Bérénice Béjo, pétillante dans ce rôle de jeune actrice.

Passé l'agréable moment de la découverte, on a pourtant bien du mal à totalement se passionner pour The Artist. Très appliqué dans son hommage, Hazanavicius en oublie presque de raconter une histoire. A l'image de cette scène de rêve où les objets se prêtent les uns après les autres à d'inattendues manifestations sonores, on aurait aimé que ce film soit là où on ne l'attende pas. Il n'en est rien : l'histoire d'amour sur laquelle est basée le scénario est bien trop balisée et prévisible pour éveiller notre intérêt. Et la centaine de minutes que dure la projection finit par sembler bien longue...

Un très bel objet de cinéma, définitivement trop lisse pour qu'on l'aime sans réserve.

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dimanche 16 octobre 2011

Le Skylab


Pendant l'été 1979, alors que le Skylab (un satellite américain) menace de s'écraser sur la France, une grande famille se réunit en Bretagne pour fêter l'anniversaire de la grand-mère.

Julie Delpy nous embarque dans cette escapade bretonne sans d'autre prétention que de recréer l'ambiance d'une réunion de famille à l'orée des années 80 : pendant que les adultes boivent, rient et s'engueulent, les enfants jouent, se chamaillent et, pour certains, vivent leurs premiers émois amoureux.

Une ambition des plus modestes pour ce film choral, qui accouche pourtant d'un résultat inespéré. Le Skylab est un film incroyablement juste, qui a la douceur, la drôlerie et la légèreté des souvenirs d'enfance. Sans pour autant tomber dans une nostalgie béate : loin d'être un havre de paix, la famille y est aussi montrée comme un conglomérat improbable - et parfois explosif - de personnalités qui n'ont pas grand chose en commun.

Bénéficiant d'une brochette d'acteurs de talent (Eric Elmosnino, Noémie Lvovsky, l'inénarrable Vincent Lacoste...), ce film fait un bien fou. A défaut de pouvoir remercier Julie Delpy de vive voix à la sortie de la séance, on aura le cœur de chanter la Ballade des Gens Heureux...

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dimanche 9 octobre 2011

Drive


"The Driver", jeune homme solitaire et peu bavard, est cascadeur pour le cinéma. La nuit, il sert de chauffeur pour des truands en respectant un code de conduite très précis. Il fait un jour la rencontre de sa voisine pour laquelle il se prend rapidement d'affection. Une rencontre qui va faire basculer sa vie...

En assumant pleinement de glaçants accès de violence et un scénario que l'on pourrait croire écrit pour une série Z, Drive ne cherche pas à faire croire qu'il est autre chose qu'un film de genre. A en juger par son générique en lettres roses et sa bande son synthétique, il semble même revendiquer sa filiation à un certain cinéma des années 80. Mais, sans jamais trahir ce matériau d'origine, Nicolas Winding Refn réussit des miracles de mise en scène pour transcender son sujet et en faire un objet de cinéma qui tutoie en permanence la perfection.

Car le style et la virtuosité sont ici de chaque image. Il n'est besoin que d'une séquence pré-générique pour comprendre à quel point l'expérience Drive s'avèrera, de ce point de vue, exceptionnelle et inoubliable. En réinventant la scène de poursuite sous la forme d'un ballet automobile où le poids du silence contribue à l'élaboration d'un insoutenable suspense, le réalisateur danois réalise une véritable démonstration de maîtrise, prenant le contrepied magistral d'un cinéma voulant aller toujours plus vite.

Si les dialogues sont ici réduits à leur plus simple expression, c'est pour mieux exploiter l'infinie puissance du moindre détail de réalisation : un effet de lumière en dira toujours bien plus long sur les sentiments d'un personnage qu'une ligne de dialogue... Dans la droite ligne de cette incroyable réussite formelle (photo somptueuse, cadrages recherchés, plans ultra-composés), Drive nous offre l'exemple parfait de ce que peut être la symbiose entre l'image et le son. Puisant son inspiration dans les années 80, la bande originale distille de véritables bijoux de synth pop (Nightcall de Kavinsky, Hero de College) qui font totalement corps avec l'univers visuel développé à l'écran. Ryan Gosling, enfin, est parfait dans le registre quasi-mutique et tout en ambiguïté d'un personnage dont on ne connaît même pas le nom.

Il est des films d'une telle force qu'il semble vain de vouloir expliquer par écrit l'incroyable sentiment de plénitude qui vous habite à la sortie de la projection. Drive fait définitivement partie de cette catégorie : un chef d’œuvre époustouflant pour un plaisir de cinéma absolu.

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dimanche 2 octobre 2011

Un Heureux Evénement


Barbara et Nicolas forment un couple heureux, dont les sentiments semblent pouvoir résister à tous les obstacles. Plus amoureux que jamais, ils décident de faire un enfant...

Après le succès critique et public de l'excellent Premier jour du reste de ta vie, on attendait avec beaucoup d'envie ce troisième film de Rémi Bezançon. Fidèle à ces précédentes réalisations, celui-ci continue de s'intéresser aux petites histoires du quotidien en abordant cette fois la question de la maternité, peut-être pas si épanouissante qu'on voudrait nous le faire croire...

Clairement divisé en deux parties (avant / après l'accouchement), cet Heureux Evénement nous propose donc de suivre, au côté de son héroïne, chaque étape caractéristique de la grossesse et de la vie de jeune maman. Un cheminement allant de de la rencontre à la crise du couple, et au cours duquel rien - ou presque - ne semble avoir été oublié : conception, test de grossesse positif, annonce au papa, questions inquisitrices de la famille, explosions hormonales, baby blues, sexualité en crise... De cet inventaire un peu laborieux, il ressort un film parfois maladroit et à la construction un peu artificielle.

Il est pourtant bien difficile de nier le côté assez attachant de l'ensemble. Très à l'aise dans ce positionnement entre le drame et la comédie, Rémi Bezançon est inégalable quand il s'agit de filmer la vie. Et nous gratifie une fois encore de très belles idées de cinéma, nous offrant au passage une scène de séduction formidablement inventive. Servi par des dialogues irréprochables, le duo Pio Marmaï - Louise Bourgoin forme d'ailleurs un couple des plus crédibles.

Un film plutôt mineur, mais qu'on aurait du mal à ne pas aimer si tant est que l'on soit sensible au style du réalisateur.

Verdict :

dimanche 18 septembre 2011

Crazy, Stupid, Love


En bref...

Après l'excellent I Love You Phillip Morris, Glenn Ficarra et John Requa nous reviennent avec cette comédie où les mœurs amoureuses des personnages servent de principal moteur narratif. On y suit ainsi les destins croisés d'un mari cocu tentant de devenir un irrésistible séducteur, de sa femme qui couche avec son collègue de bureau, ou encore de son fils, éperdument amoureux de la baby-sitter familiale.

Parce que son sujet est approché de manière assez attendue et un peu moralisatrice, ce film apparaît bien moins fou et irrévérencieux que la précédente réalisation du duo. C'est tout de même très drôle (une scène de pur vaudeville est absolument hilarante) et extrêmement bien interprété : une comédie plutôt fraîche, idéale pour bien finir l'été !

Verdict :

dimanche 11 septembre 2011