vendredi 11 novembre 2011

Intouchables


Devenu tétraplégique suite à un accident de parapente, Philippe embauche comme à aide à domicile Driss, un jeune de banlieue.

S'il n'était pas basé sur une histoire vraie, on aurait volontiers reproché à Intouchables de jouer un peu abusivement la carte de la rencontre de deux êtres que tout oppose. L'un est tétraplégique, aristocrate et un peu taciturne ; l'autre est valide, vient d'un quartier défavorisé et manie la vanne comme personne. Les comédies françaises ont souvent utilisé ces tandems improbables, rares pourtant sont celles qui sont parvenues à un résultat aussi brillant.

Evidemment, Intouchables se nourrit en grande partie des clichés un peu démagogiques qu'on pouvait attendre de ce point de départ : entre Philippe, qu'un opéra de Wagner de quatre heures n'effraie pas, et Driss, dont les références sont plutôt à chercher du côté d'Earth, Wind & Fire, la collision est obligatoire. Mais le tandem Toledano/Nakache emploie ici une liberté de ton qui balaie nos a priori sans la moindre difficulté. A l'instar du "pas de bras, pas de chocolat" de la bande-annonce, ce film s'autorise un humour à l'audace peu commune dans notre paysage cinématographique. L'extraordinaire qualité des dialogues et l'énergie communicative d'Omar Sy font le reste : c'est vif, rythmé et surtout extrêmement drôle.

Au-delà de ces incontestables qualités comiques, Intouchables a également le mérite de ne jamais chercher à contourner son sujet : on y montre, sans complaisance, les difficultés très concrètes que peuvent poser la tétraplégie dans les actes les plus élémentaires de la vie quotidienne. Le film a toutefois la bonne idée de toujours tenir sa ligne enjouée et irrévérencieuse, ne versant jamais dans la débauche de bons sentiments. L'histoire d'amitié qui en résulte est simple et touchante, faisant d'Intouchables un mémorable "feel good movie".

A l'heure où ces lignes sont écrites, il est acquis qu'Intouchables est un véritable phénomène de société, qui devrait faire date dans l'histoire du cinéma français. C'est tout le mal qu'on pouvait lui souhaiter.

Verdict :

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