vendredi 31 décembre 2010

Mon daube cinéma 2010

1 - Robin des Bois
de Ridley Scott



2 - Ces Amours-là
de Claude Lelouch



3 - Tout ce qui brille
de Géraldine Nakache

Mon top cinéma 2010

1 - Kick-Ass
de Matthew Vaughn



2 - The Social Network
de David Fincher



3 - Des Hommes et des Dieux
de Xavier Beauvois



4 - Inception
de Christopher Nolan



5 - Gainsbourg, vie héroïque
de Joann Sfar



6 - Buried
de Rodrigo Cortés



7 - I Love You Philipp Morris
de Glenn Ficarra et John Requa

(NB : ce film remporte également le prix de l'affiche la plus moche)





8 - Shutter Island
de Martin Scorsese



9 - Raiponce
de Byron Howard et Nathan Greno



10 - Les Runaways
de Floria Sigismondi


Another Year


En bref...


Tom et Gerri sont un couple sans histoire de la middle class anglaise. Dans leur maison défilent régulièrement les mêmes personnages : Mary et Ken, des amis célibataires pas très aptes au bonheur, ainsi que leur fils Joe, qui a bien du mal à se caser.

Tom et Gerri font de leur mieux pour remettre sur le droit chemin ces âmes égarées qui ont trouvé refuge chez eux. Mais cette bienveillance se heurte parfois à des sentiments de lassitude, quand elle n'est pas prise à contrepied par des manifestations de condescendance. La solitude de Mary (géniale Lesley Manville) semble ainsi plus douloureuse que jamais à l'occasion d'un magistral plan final.

Au rythme des saisons, Another Year illustre finalement ces petites choses qui font la vie : le bonheur, le malheur, l'amitié, la solitude. Un film peut-être un peu trop bavard et plan-plan, mais d'une extrême finesse dans son décryptage des relations humaines.

Verdict :

Les Emotifs Anonymes


Jean-René dirige une chocolaterie en difficulté économique. Un beau jour, Angélique, chocolatière de talent, se présente dans son bureau. Leur passion commune les rapproche de toute évidence, mais chacun a bien du mal à surmonter sa très grande timidité.

Ce film marque les retrouvailles de Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré, très convaincants en 2005 dans Entre Ses Mains. Mais il n'est pas question ici de tueur en série : les Emotifs Anonymes parlent de personnages paralysés par leur hypersensibilité. Un sujet plutôt inattendu qui suscite la curiosité, d'autant plus que le réalisateur, Jean-Pierre Améris, se dit lui-même concerné par le sujet.

Mais entre un scénario extrêmement prévisible, dans lequel tout semble avoir été fait pour maintenir le spectateur à l'abri du moindre effet de surprise, et des personnages unidimensionnels qui n'existent que par leur émotivité maladive, ce film s'avère bien trop convenu pour enthousiasmer. Cet évident problème d'écriture se retrouve - et c'est peut-être le plus gênant - jusque dans ses aspects de pure comédie. De trop nombreuses scènes consistent principalement à montrer nos deux héros en train de bafouiller des dialogues d'une grande vacuité : c'est assez laborieux, et il faut bien reconnaître qu'au bout du compte, on sourit plus que l'on ne rit.

Pourtant, on ne peut nier le charme de ce petit film sans prétention. Son ambiance visuelle désuète et colorée (qui n'est pas sans rappeler Amélie Poulain) n'est pas déplaisante. Surtout, Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré offrent une prestation parfaite pour former un couple attachant et tout à fait crédible. Pas de quoi oublier les faiblesses criantes de cette œuvre dont on pourra se dispenser sans regret, mais ces quelques points positifs incitent à la bienveillance.

Verdict :

vendredi 17 décembre 2010

Ce n'est qu'un début


Dans la série "les films que je vais voir bien après leur sortie..."

Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier ont posé leurs caméras dans une école maternelle pour y filmer, deux années durant, l'expérimentation d'ateliers de philosophie. Si le film n'évite pas une certaine facilité en compilant les bons mots des enfants (ne boudons pas notre plaisir, c'est souvent extrêmement drôle), ses choix de montage s'avèrent aussi des plus judicieux. Ce n'est qu'un début montre les mots, bien sûr, mais n'oublie pas pour autant de capter l'écoute et le langage du corps, qui en disent parfois bien plus long. Est-il meilleure définition de l'amour que les contorsions de cette petite fille, visiblement troublée par le simple fait de parler de ses sentiments ?

Ce n'est qu'un début est aussi une merveilleuse démonstration de la vertu de ces ateliers : on y développe le sens de la réflexion, évidemment, mais aussi les notions de tolérance et de respect de l'autre. D'abord hésitants et timorés, les enfants finissent par s'approprier ces instants de débat en les alimentant par leurs propres arguments. Parfois, cela donne lieu à de merveilleux instants de poésie : "Moi je dis, la liberté, c'est quand on peut être un petit peu seul, respirer un petit peu, et être gentil"

Verdict :



J'ai eu la chance de voir ce film en présence de Pierre Barougier (l'un des co-réalisateurs). Celui-ci s'est montré très accessible et a eu la gentillesse de répondre aux nombreuses questions des spectateurs présents dans la salle.
Si le sujet vous intéresse, n'hésitez pas à consulter le site officiel du film : les notes de production y sont très instructives !

dimanche 5 décembre 2010

Scott Pilgrim


Scott Pilgrim, 23 ans, en pince pour Ramona Flowers, fille de ses rêves au propre comme au figuré. Seulement voilà, pour sortir avec elle, il doit vaincre ses sept ex-maléfiques.

Adaptation d'un comic-book qui a fait son petit effet outre-Atlantique, Scott Pilgrim a pourtant fait un four lors de sa sortie en salles aux Etats-Unis. A tel point qu'Universal France, ne sachant plus trop quoi faire de cet embarrassant échec, s'est contenté d'une sortie confidentielle sur notre territoire (une soixantaine de copies seulement) pendant que nombre d'internautes, lassés d'attendre un film sorti depuis plusieurs mois déjà à l'international, ne s'étaient pas privés pour le télécharger par des moyens plus ou moins légaux.

On peut comprendre les atermoiements d'Universal. Car Scott Pilgrim est de loin l'objet cinématographique le plus barré de l'année. Sur un scénario extrêmement simple, Edgar Wright bâtit un univers empruntant jusqu'au moindre détail de mise en scène aux comics, aux mangas et surtout aux jeux vidéo. C'est une œuvre résolument geek, qui parlera avant tout à ceux qui ont eu le bonheur de grandir dans les années 90, glorieuse époque où la Nintendo 64 représentait le top de la technologie et où l'on allait encore chez le disquaire.

Scott Pilgrim prend par ailleurs d'incroyables libertés avec la narration, se permettant des ellipses spatiales et temporelles qui donnent à l'ensemble un côté légèrement halluciné... Ce film, c'est un peu l'enfant caché de Kaboom pour son côté joyeusement foutraque et de Kick Ass pour sa geekitude assumée. C'est inventif, surprenant et ne ressemble à rien qu'on ait jamais vu auparavant.

Une singularité qui est aussi la principale limite de ce film qui n'existe finalement que par la revendication de cette culture pop. Le vide scénaristique finit ainsi par se ressentir dans la répétition de combats qui, s'ils sont parfois drôles, sont à la longue un peu assommants. Cette posture un peu désinvolte empêche définitivement Scott Pilgrim d'être un grand film, mais elle lui donne aussi un charme certain. C'est en tout cas un vrai plaisir pour tous ceux que l'idée d'un long métrage aussi référencé en matière vidéo-ludique enthousiasme. You earn the power of Scott Pilgrim !

Verdict :

mercredi 1 décembre 2010

Raiponce


Retenue prisonnière d'une tour par celle qu'elle croit être sa mère, Raiponce, une princesse dotée de longs cheveux aux pouvoirs magiques, reçoit un jour la visite d'un intrépide bandit.

Par sa thématique (l'histoire est inspirée d'un conte des frères Grimm) et ses passages chantés, Raiponce s'inscrit dans la grande tradition des films Disney... et à vrai dire, on n'en attendait pas moins pour ce qui constitue le cinquantième long métrage des studios. La bonne surprise, c'est que cette tradition est largement dépoussiérée, inscrivant Raiponce dans une démarche résolument moderne, dans le sillage des productions Pixar. Le scénario ne renouvelle pas le genre en profondeur, bien au contraire. Mais les codes du film de princesse y sont détournés avec beaucoup de malice et d'inventivité.

Le prince charmant est ainsi un bandit doublé d'un séducteur à deux balles, accueilli à coup de poêle à frire par une princesse attachante et plus dégourdie qu'elle n'y paraît. Les personnages secondaires ne sont pas en reste, et l'un d'entre eux vole même la vedette à tout le monde : le cheval Maximus ! Un fier destrier au flair redoutable, dont l'expressivité est absolument irrésistible. Il est la grande trouvaille de ce film qui ne manque jamais une occasion d'affirmer son humour réjouissant.

Visuellement, enfin, Raiponce est un vrai régal. Qu'il s'agisse de mettre en scène des courses-poursuites hautement spectaculaires ou d'animer l'extraordinaire chevelure de son héroïne, ce film ne cesse d'épater par ses prouesses techniques. On atteint même un sommet d'émerveillement face à la scène des lanternes qui redonne tout son sens au mot "magie". Celui-là même dont la marque caractérise les grands films Disney...

Verdict :