vendredi 31 décembre 2010

Les Emotifs Anonymes


Jean-René dirige une chocolaterie en difficulté économique. Un beau jour, Angélique, chocolatière de talent, se présente dans son bureau. Leur passion commune les rapproche de toute évidence, mais chacun a bien du mal à surmonter sa très grande timidité.

Ce film marque les retrouvailles de Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré, très convaincants en 2005 dans Entre Ses Mains. Mais il n'est pas question ici de tueur en série : les Emotifs Anonymes parlent de personnages paralysés par leur hypersensibilité. Un sujet plutôt inattendu qui suscite la curiosité, d'autant plus que le réalisateur, Jean-Pierre Améris, se dit lui-même concerné par le sujet.

Mais entre un scénario extrêmement prévisible, dans lequel tout semble avoir été fait pour maintenir le spectateur à l'abri du moindre effet de surprise, et des personnages unidimensionnels qui n'existent que par leur émotivité maladive, ce film s'avère bien trop convenu pour enthousiasmer. Cet évident problème d'écriture se retrouve - et c'est peut-être le plus gênant - jusque dans ses aspects de pure comédie. De trop nombreuses scènes consistent principalement à montrer nos deux héros en train de bafouiller des dialogues d'une grande vacuité : c'est assez laborieux, et il faut bien reconnaître qu'au bout du compte, on sourit plus que l'on ne rit.

Pourtant, on ne peut nier le charme de ce petit film sans prétention. Son ambiance visuelle désuète et colorée (qui n'est pas sans rappeler Amélie Poulain) n'est pas déplaisante. Surtout, Benoît Poelvoorde et Isabelle Carré offrent une prestation parfaite pour former un couple attachant et tout à fait crédible. Pas de quoi oublier les faiblesses criantes de cette œuvre dont on pourra se dispenser sans regret, mais ces quelques points positifs incitent à la bienveillance.

Verdict :

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