dimanche 17 octobre 2010

The Social Network


A l'université d'Harvard, l'histoire mouvementée de la naissance du réseau social Facebook, et de son créateur Marc Zuckerberg.

En moins de dix ans, Facebook s'est installé dans le quotidien de centaines de millions d'internautes. Pendant ce temps, Marc Zuckerberg, son polémique créateur, est devenu le plus jeune milliardaire du monde. Il n'en fallait pas plus à l'industrie du cinéma pour s'emparer de cette incroyable success story, dont on avait tout de même un peu de mal à imaginer qu'elle puisse être cinégénique. Mais de David Fincher, l'homme qui nous a offert une des œuvres les plus captivantes de ces vingt dernières années avec Fight Club, on pouvait attendre un grand film. Et The Social Network est, sans aucun doute, un très grand film.

Servi par un excellent scénario d'Aaron Sorkin et une BO obsédante signée Trent Reznor, Fincher structure son récit par un procédé de flashbacks/flashforwards permanents entre le campus d'Harvard et les cabinets d'avocats, où se jouent les négociations autour du contentieux Facebook. Cela aurait pu être confus et un peu surfait, c'est au contraire parfaitement maîtrisé et passionnant de bout en bout. Ce jeu de mise en abîmes donne à The Social Network une intensité tragique violente et inattendue, où se mêlent pouvoir, argent et trahison.

Un choix de narration qui contribue également au rythme effréné du film. David Fincher a compris qu'il ne pouvait se permettre d'aller autrement qu'à 300 km/h pour raconter l'histoire d'une ascension aussi soudaine et fulgurante. Les répliques fusent, les rebondissements s'enchaînent : les deux heures du film filent sans jamais laisser le temps au spectateur de reprendre son souffle... A l'exception notable de la scène finale, nettement plus posée, et de ce superbe plan où Zuckerberg tape frénétiquement sur la touche F5, comme pour symboliser un monde qui ne sait plus vivre qu'à l'échelle de la milliseconde.

D'ailleurs, c'est bien cet anti-héros qui intéresse Fincher plus que la genèse de Facebook elle-même. Plus motivé par la gloire que par l'argent, Zuckerberg est montré comme un personnage fascinant car insaisissable, dont le génie autant que les frustrations semblent avoir anéanti toute forme d'empathie. Dans ce registre peu évident, Jesse Eisenberg réalise une performance remarquable, incarnant parfaitement ce que son rôle doit avoir de dramatique et d'inquiétant.

Un film majeur, incontestablement.

Verdict :

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