dimanche 10 octobre 2010

Les Amours Imaginaires


Marie et Francis se connaissent depuis toujours. Ils tombent tous deux amoureux de Nicolas. Un sentiment qui n'est réciproque ni pour l'un, ni pour l'autre, mais qui va transformer leur amitié en rivalité .

Pour sa deuxième réalisation après le remarqué J'ai Tué Ma Mère, Xavier Dolan traite d'un thème sur lequel le cinéma a déjà dit énormément de choses : le triangle amoureux. Soit l'histoire de deux amis, Marie et Francis, qui vont s'enfermer dans un amour vain pour un bellâtre blond. Si ce point de départ est des plus classiques, ce jeune réalisateur québécois (vingt-et-un ans seulement !) ne manque ni de style, ni d'idées pour en tirer des développements originaux et parfois émouvants.

Les Amours Imaginaires est une œuvre d'un esthétisme formel pop et surprenant (la BO va de France Gall à Vive la Fête en passant par House of Pain), dont on ne sait trop si on doit la trouver kitsch ou branché. De longs ralentis sur fond de Dalida interprétant Bang Bang, il fallait tout de même oser ! Le film multiplie ainsi les effets de style pour illustrer de très belle manière l'attente, les espoirs et les doutes de ses protagonistes. Un choix de réalisation qui nous vaut quelques instants de pure magie, à l'image de cette scène de fête où Marie imagine, au rythme des stroboscopes, l'objet de son désir en statue grecque.

L'autre excellente idée du film est de nous montrer le témoignage d'anonymes sans aucun rapport avec les héros de l'histoire. En plus d'être d'une spontanéité et d'un humour réjouissants, ces instants de vérité face-caméra apportent un contrepoint ancré dans le réel face à une trame principale toute en non-dits, faite d'illusions, de métaphores et de fantasmes.

On ne peut toutefois s'empêcher de penser que Dolan gagnerait à échanger plus de consistance dramatique contre moins de démonstration formelle. Les Amours Imaginaires se complaît dans son propre style pour mieux dissimuler la faiblesse d'un scénario qui, il faut bien le reconnaître, tourne rapidement en rond. C'est d'autant plus regrettable que l'on décèle dans certains dialogues un vrai talent d'écriture ("c'est ça l'important, la cuillère..."). On se consolera avec l'éblouissante interprétation de Monia Chokri, très émouvante en amoureuse aussi cynique que vintage.

Verdict :

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