dimanche 9 octobre 2011

Drive


"The Driver", jeune homme solitaire et peu bavard, est cascadeur pour le cinéma. La nuit, il sert de chauffeur pour des truands en respectant un code de conduite très précis. Il fait un jour la rencontre de sa voisine pour laquelle il se prend rapidement d'affection. Une rencontre qui va faire basculer sa vie...

En assumant pleinement de glaçants accès de violence et un scénario que l'on pourrait croire écrit pour une série Z, Drive ne cherche pas à faire croire qu'il est autre chose qu'un film de genre. A en juger par son générique en lettres roses et sa bande son synthétique, il semble même revendiquer sa filiation à un certain cinéma des années 80. Mais, sans jamais trahir ce matériau d'origine, Nicolas Winding Refn réussit des miracles de mise en scène pour transcender son sujet et en faire un objet de cinéma qui tutoie en permanence la perfection.

Car le style et la virtuosité sont ici de chaque image. Il n'est besoin que d'une séquence pré-générique pour comprendre à quel point l'expérience Drive s'avèrera, de ce point de vue, exceptionnelle et inoubliable. En réinventant la scène de poursuite sous la forme d'un ballet automobile où le poids du silence contribue à l'élaboration d'un insoutenable suspense, le réalisateur danois réalise une véritable démonstration de maîtrise, prenant le contrepied magistral d'un cinéma voulant aller toujours plus vite.

Si les dialogues sont ici réduits à leur plus simple expression, c'est pour mieux exploiter l'infinie puissance du moindre détail de réalisation : un effet de lumière en dira toujours bien plus long sur les sentiments d'un personnage qu'une ligne de dialogue... Dans la droite ligne de cette incroyable réussite formelle (photo somptueuse, cadrages recherchés, plans ultra-composés), Drive nous offre l'exemple parfait de ce que peut être la symbiose entre l'image et le son. Puisant son inspiration dans les années 80, la bande originale distille de véritables bijoux de synth pop (Nightcall de Kavinsky, Hero de College) qui font totalement corps avec l'univers visuel développé à l'écran. Ryan Gosling, enfin, est parfait dans le registre quasi-mutique et tout en ambiguïté d'un personnage dont on ne connaît même pas le nom.

Il est des films d'une telle force qu'il semble vain de vouloir expliquer par écrit l'incroyable sentiment de plénitude qui vous habite à la sortie de la projection. Drive fait définitivement partie de cette catégorie : un chef d’œuvre époustouflant pour un plaisir de cinéma absolu.

Verdict :

1 commentaire:

  1. Vais aller le voir ce soir, la BO déchire, DONC je DOIS le voir en Dolby Sorround- écran géant, histoire d'en prendre plein les mirettes et les oreilles.

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