lundi 24 janvier 2011

Poupoupidou


Ecrivain en mal d'inspiration, David Rousseau se retrouve au fin fond du Jura pour une vague histoire d'héritage. Le jour de son arrivée, on retrouve en zone interfrontalière le cadavre de Candice Lecœur, une petite star locale. Pour la police, le suicide ne fait aucun doute. David Rousseau n'y croit pas et décide de mener l'enquête.

Un écrivain désabusé enquête à Mouthe, ville la plus froide de France, sur la mort d'une Marilyn française égérie d'une marque de fromage. Voilà un pitch des plus étranges : Gérald Hustache-Mathieu joue clairement, avec ce deuxième long-métrage, la carte du décalage, comme une référence à peine voilée au cinéma de David Lynch.

Une singularité qui ne se dément jamais, jusqu'au mélange des genres qui caractérise Poupoupidou. Car s'il est d'abord un polar bien ficelé, il se permet aussi d'incessantes incursions dans le registre du drame (la destinée tragique de Candice) ou de la comédie (Jean-Paul Rouve trouve ici un terrain de jeu idéal). Ce refus de se livrer à la réalisation d'un film de genre aurait pu accoucher d'un objet bancal ; on assiste en fait à un remarquable numéro d'équilibriste qui réussit à la fois à passionner, à faire rire et à émouvoir.

Le film atteint même un sommet de poésie dans sa manière de décrire la réalisation entre l'écrivain et la victime, très touchante alors que ces personnages ne se rencontreront jamais. David Rousseau et Candice Lecoeur, c'est l'histoire d'un amour fantasmé entre deux solitudes qui, par la force des choses, ne pourra rester que le fruit de l'imaginaire. La réalisation sait transcrire à merveille la délicatesse de ce scénario, sans jamais renier les autres dimensions du film.

Saluons enfin la prestation de Sophie Quinton, littéralement éblouissante : elle est un véritable rayon de soleil dans ce film - pourtant très enneigé - qui constitue la très bonne surprise de ce début d'année.

Verdict :

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