dimanche 26 septembre 2010

Ces Amours-là


Le destin d'Ilva qui, toute sa vie durant, fait de l'amour la plus importante de ses valeurs.

Des destins qui se croisent, des dialogues vaguement métaphysiques, de l'amour et du romanesque : pas de doute, on est bien devant un Lelouch. Un mauvais Lelouch en l'occurence, car c'est aussi insupportable de niaiserie et de prétention.

Commençons par l'héroïne, Ilva, qui "place l'amour au-dessus de tout". En réalité, Ilva a surtout une incroyable capacité à tomber amoureuse du premier venu, et tombe successivement dans les bras d'un officier nazi et de deux GI en même temps (incapable de se décider, elle finit par choisir à pile ou face) pour enfin s'enticher de l'avocat qui assure sa défense. Ilva n'est pas une romantique : c'est avant tout une cruche naïve, exaspérante et amorale. La pauvre Audrey Dana a beau faire ce qu'elle peut, on se fout royalement du destin de ce personnage qui, après tout, n'a jamais que ce qu'il mérite.

Pour le reste, on sent que Lelouch a voulu donner dans la grande fresque historique. Au programme dans Ces Amours-là : le petit garçon juif qu'on cache, les français résistants, les français collabos, les cruels officiers nazis, les trains de la mort, les camps de la mort, le débarquement, la débâcle allemande et la Libération (ouf !). Lelouch veut nous faire le Soldat Ryan, le Pianiste et la Liste de Schindler en même temps. Le problème, c'est qu'il n'est ni Spielberg, ni Polanski. On aimerait du souffle, de l'épique, du grandiose... On n'a qu'un best-of poussif et incohérent de la deuxième guerre mondiale.

On retrouve également dans Ces Amours-là l'intégrale des tics lelouchiens, que ce soit les dialogues affligeants de niaiserie ("- Qui va gagner la guerre ? - L'amour, comme toujours") ou la musique assénée jusqu'à écœurement. Et surtout, cette ahurissante autosatisfaction dont la revendication a au moins le mérite de ne pas manquer de culot. Ainsi, histoire de nous rappeler qu'il tourne depuis cinquante ans, Claude Lelouch n'hésite pas à citer tous ses films dans une même séquence. Cet invraisemblable élan mégalomane est assez vain et d'un ennui mortel.
Le générique de fin est donc une vraie libération. Pour l'anecdote, je n'ai pas le souvenir d'avoir quitté une salle de cinéma aussi rapidement...

(PS : une demie-étoile quand même, parce que voir un nazi jouer la Marseillaise est plutôt rigolo)

Verdict :

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