dimanche 12 septembre 2010

Des Hommes et des Dieux


Au Maghreb, une communauté de moines vit en harmonie avec la population musulmane. Jusqu'à ce qu'une menace terroriste pose la question d'un possible départ...

S'il est inspiré du tragique destin des moines de Tibhirine, massacrés en 1996, Des Hommes et des Dieux n'est pas tant une reconstitution factuelle qu'une fable passionnante sur le thème d'un choix difficile. Partir, c'est abandonner la mission pour laquelle on s'est engagé et tourner le dos à la foi. Rester, c'est risquer sa vie.

Pour illustrer son propos, tout le film repose sur un jeu de contrastes et de nuances. Contraste saisissant entre l'atmosphère paisible de cette vie faite de rituels et ce déchaînement de violence qui s'empare de l'Algérie. La force tranquille de frère Luc (extraordinaire Michael Lonsdale) et le doute de frère Christophe, dont la foi vacille face au danger. L'austérité grisâtre du monastère et la luminosité d'extérieurs gorgés de soleil.

Xavier Beauvois a donc soigné l'aspect formel de son œuvre et l'on sent derrière chaque plan un immense effort de composition. Des Hommes et des Dieux est un film incroyablement beau et pourtant, il en émane une véritable humilité. D'abord parce que sa mise en scène ne s'encombre jamais d'effets inutiles, pour ne donner que plus de sens à l'emphase (quelle émotion lors de l'ultime repas !). Mais aussi parce qu'il porte la simplicité d'un message pacifiste et nous renvoie à cette question universelle du sens de nos existences.

Des Hommes et des Dieux, film religieux ? Non. Mais un film mystique, merveilleusement profond et spirituel.

Verdict :

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