dimanche 17 janvier 2010

Invictus


Afrique du Sud, 1994. Alors que l'élection de Nelson Mandela marque la fin de l'apartheid, le peuple sud-africain reste profondément divisé. Le président décide alors de faire de la Coupe du monde de rugby le symbole de la réconciliation.

Pour sa livraison annuelle, le prolifique Clint Eastwood s'empare ici d'un sujet délicat. D'abord parce que traiter de l'histoire récente est toujours un exercice périlleux, plus encore lorsqu'il est question d'une icône de la stature de Mandela. Quand on sait en plus que le rugby est un sport totalement inconnu aux Etats-Unis, on se dit que le défi était relevé.

Trop peut-être ? Subissant le poids de l'Histoire, Invictus se contente en effet de suivre les sentiers balisés du film hollywoodien. Le résultat est un film convenu, débordant de bons sentiments et ne s'embarrassant pas de nuances. Bref, un film comme on en a déjà beaucoup vu et comme on en verra encore beaucoup. A quelques détails près cependant...

Car les scènes les plus chargées de symboles, autant dire les plus importantes du film, sont aussi les plus réussies. On pense notamment à cette séance d'initiation distillée par les Springboks à des enfants noirs des townships, ou à la visite par le capitaine François Pienaar de l'ancienne cellule de Nelson Mandela. Et si la frontière entre le symbole et le raccourci simpliste est ici ténue, l'émotion est bel et bien palpable. C'est bien là l'essentiel.

Côté interprétation, Morgan Freeman, complètement habité par le rôle de Mandela, crève littéralement l'écran. Mélange de force tranquille et d'humanité, il donne à son personnage la consistance dont on le crédite de manière quasi-inconsciente. Une performance remarquable, qui va éclipser jusqu'au très sympathique Matt Damon, et nous ferait presque oublier les lacunes dont souffre le film.

Remercions enfin Clint Eastwood d'avoir su porter à l'écran la ferveur des stades et l'intensité des matchs de rugby (malgré les engagements à cinq mètres...). Invictus, c'est aussi la réconciliation du sport et du cinéma.

Verdict :

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire