samedi 6 mars 2010

The Ghost Writer


Lorsque l'on propose à un nègre littéraire de rédiger les mémoires du premier ministre britannique Adam Lang, celui-ci ne peut refuser, surtout avec un gros chèque à la clé. Mais ce que le héros ne sait pas au moment d'accepter cette offre, c'est que la mort de son prédécesseur n'est peut-être pas si accidentelle qu'elle n'y paraît.

Quand il ne fait pas la une des journaux pour une sombre histoire de mœurs, Roman Polanski fait aussi des films. Un nouvel exemple avec ce thriller politique inspiré d'un roman de Robert Harris, mettant en scène la connivence du gouvernement britannique et de la CIA.

Scénario à rebondissements, tension psychologique permanente, ambiance claustrophobe et paranoïaque, les ingrédients d'un bon film du genre sont bien là. Polanski y ajoute une grande maîtrise formelle : que ce soit dans une maison high tech ou sur une île au milieu de nulle part, il fait ici la preuve éclatante d'un sens du cadre particulièrement aiguisé.

Sauf qu'au bout du compte, on peine à réellement se laisser prendre au jeu. La faute à un rythme trop lent pour ne pas susciter ponctuellement l'ennui, à une histoire truffée d'invraisemblances (vous apprendrez ainsi que l'on peut trouver des informations secret défense grâce à quelques mots-clés sur Google), et à un héros beaucoup trop naïf pour être charismatique. L'impression globale pendant les deux heures de The Ghost Writer est finalement assez étrange : on passe son temps à être partagé entre l'admiration pour la forme (chaque plan a été pensé avec une impressionnante précision) et l'indifférence pour le fond.

Evidemment, on pourra toujours s'amuser des parallèles entre fiction et réalité. Oui, Adam Lang fait furieusement penser à Tony Blair, oui, son jeu de cache-cache avec la Cour pénale internationale rappelle les déboires de Polanski avec la justice américaine. Mais à trop suggérer sa profondeur de lecture, The Ghost Writer en oublie d'être, au premier degré, un thriller efficace et prenant.

Verdict :

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