dimanche 4 avril 2010

Tête de Turc


Jeune adolescent turc, Bora vit dans un quartier difficile. Après avoir lancé un cocktail molotov sur la voiture d'un urgentiste, il sauve la vie de ce dernier en l'extirpant des flammes. Un geste qui va influer sur le destin de nombreuses personnes en lien avec la cité...

Pour son premier film, Pascal Elbé s'empare, avec cette chronique d'un quartier sous tension, d'un thème sensible et peu évident. Mais le réalisateur a l'habileté d'éviter toute forme de jugement, et préfère dresser un état des lieux noir mais toujours impartial de cette cité au bord de l'implosion.

Qu'il évoque l'impuissance de la police, le cynisme des politiques ou le combat d'une mère pour maintenir son fils dans le droit chemin, sa peinture d'une société où la violence semble avoir définitivement remplacé toute forme de dialogue paraît toujours juste. La réalisation, nerveuse quoi qu'un peu maniérée, et l'interprétation, jamais en sur-régime, sont en parfaite adéquation.

D'un premier film, Tête de Turc a donc l'ambition et la densité du propos. Il en a aussi les maladresses : à trop multiplier les sous-intrigues, à trop évoquer de personnages comme autant de symboles, Pascal Elbé finit immanquablement par perdre le fil de sa narration. On peine à trouver dans ce film un point d'ancrage, une ligne directrice forte. Et ce qui aurait pu être un fascinant puzzle cinématographique finit par apparaître, faute d'une réelle maîtrise, comme une œuvre éparpillée, si ce n'est erratique. Une impression définitivement confirmée par un dénouement qui a de quoi laisser perplexe...

Verdict :

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