dimanche 25 avril 2010

Green Zone


Le commandant Miller et ses hommes ont pour mission de retrouver les armes de destruction massive cachées en Irak. Leurs recherches restent désespérément vaines. Très rapidement, Miller a des doutes sur la fiabilité des renseignements qui lui sont communiqués.

Après La Vengeance dans la Peau et La Mort dans la Peau, voici la troisième collaboration entre Paul Greengrass et Matt Damon. Pas question de redonner ces lettres de noblesse au film d'espionnage cette fois, Green Zone est un thriller politico-militaire ancré dans le contexte du déploiement des forces militaires américaines en Irak. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le cinéma américain impressionne par sa capacité à faire une critique lucide de l'Histoire brûlante de son propre pays.

Bâti autour d'un scénario d'une redoutable efficacité, ce film dresse en effet un état des lieux sans concession quant à la nature de ce conflit. Il montre d'abord l'incompréhension d'un peuple dépassé par ce déluge de violence, désorienté et livré à lui-même. Il montre aussi comment la manipulation a permis d'asseoir cette guerre sur une légitimité des plus douteuses. Manipulation médiatique, évidemment, le gouvernement américain ne s'étant pas privé de faire croire au mirage des armes de destruction massive pour s'attirer le soutien de l'opinion. Manipulation politique, également, la Maison Blanche étant visiblement plus soucieuse de placer ses amis à la tête de l'Irak, que des personnages réellement susceptibles de rétablir la démocratie. Il montre, enfin, à quel point l'administration américaine est embourbée dans de puissantes oppositions internes : CIA contre Pentagone, armée contre forces spéciales.

Evidemment, le film a une tendance à enfoncer des portes ouvertes comme personne quand il brandit comme une révélation ultime le fait qu'il n'y ait jamais eu d'armes de destruction massive en Irak. Mais la problématique soulevée par Green Zone est bien plus large, et ce serait faire preuve de mauvaise foi que de n'en retenir que cet aspect.

Irréprochable dans son propos, Green Zone est un peu moins convaincant dans la forme. Le style Greengrass, on le sait, c'est une réalisation furieuse, caméra à l'épaule et montage survitaminé. Sauf qu'ici, c'est définitivement too much. Ces mouvements incessants sont tout simplement usants, le paroxysme étant atteint sur certaines scène d'action totalement illisibles. Et ce n'est pas l'habillage musical, fait de roulements de tambour et de montées de cuivres à chaque rebondissement, qui viendra donner un peu de légèreté à l'ensemble. Faute de pouvoir reprendre son souffle, on finit inexorablement par décrocher à intervalles réguliers...

Verdict :

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