dimanche 6 février 2011

Le Discours d'un Roi


Fils cadet du roi George V, Albert souffre depuis son enfance d'un problème de bégaiement qui lui pose bien des problèmes lorsqu'il s'agit de représenter la couronne lors de cérémonies officielles. Après avoir eu recours à tous les spécialistes de Londres, sa femme lui propose de recourir aux services de Lionel Logue, un Australien aux méthodes peu conventionnelles.

Voilà un film qui a au moins le mérite de raconter une page méconnue de l'histoire de la couronne d'Angleterre : à la veille de la Seconde Guerre Mondiale, l'orthophoniste du roi Georges VI a joué un rôle de première importance. L'idée, on s'en doute, c'est d'observer la grande Histoire par la lorgnette de la petite. Le film embrasse ainsi des thématiques majeures (l'exercice du pouvoir, le rôle de la communication dans la politique...) sans se départir d'une dimension plus intimiste (l'histoire d'amitié entre Logue et le roi).

En se parant des atours du classicisme, c'est sans surprise que Le Discours d'un Roi est arrivé en France auréolé de douze nominations aux Oscars. Avec son héros à handicap et son caractère hautement consensuel, on peut même dire de ce film qu'il a tout de la grosse machine à Oscars. Un académisme qui transpire jusque dans sa réalisation, sage et bien élevée comme il faut. C'est tout juste si la caméra de Tom Hooper s'autorise de temps à autre de longs et jolis travellings dans les couloirs des palais royaux.

Pourtant, l'ennui ne prend jamais le dessus. Un film académique, certes, mais de cet académisme somme toute confortable et par lequel on se laisse faire sans déplaisir, d'autant que la solennité de l'ensemble est allégée par un humour british bienvenu. De son impeccable reconstitution historique à son interprétation brillante (le duo Colin Firth - Geoffrey Rush fonctionne à merveille), Le Discours d'un Roi s'avère être un film pétri de qualités. Et puis il y a cette scène finale, et le bonheur de réentendre le bouleversant deuxième mouvement de la 7ème symphonie de Beethoven...

Verdict :

1 commentaire:

  1. Ton article est excellent! Je comprends mieux ton commentaire chez moi (auquel j'ai répondu). Oui, l'ensemble est un peu convenu et sans surprise, mais je trouve que la perfection de la forme fait que jamais l'on ne se dit que l'on perd son temps! C'est ma règle: soit un film/livre traite d'une histoire originale, soit il le fait par une forme irréprochable :-)

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