dimanche 7 août 2011

Super 8


Ohio, été 1979. Alors qu'ils tournent un petit film en Super 8, un groupe d'adolescents est témoin d'un spectaculaire accident de train. Celui-ci est suivi de phénomènes inexplicables.

J. J. Abrams ne réinventera pas le divertissement hollywoodien avec Super 8. Et pour cause, cette réalisation se veut avant tout un hommage appuyé à la mythologie spielbergienne - le grand Steven a d'ailleurs contribué à la production - telle qu'elle a été popularisée par des films comme Rencontres du Troisième Type, E.T. ou Jurassic Park. On sait donc à peu près sur quoi on va tomber et on n'est, à vrai dire, pas vraiment déçu : tout est ici réuni pour flatter les penchants les plus vintage de notre cinéphilie. Le film joue d'ailleurs volontiers, mais sans lourdeur aucune, la carte de la nostalgie. On y redécouvre une Amérique encore triomphante où la jeunesse écoute le Heart of Glass de Blondie dans son walkman et fredonne à tue-tête My Sharona.

Par les thèmes dont il est traversé (notamment celui de l'enfance blessée), Super 8 ne dépareillerait donc pas dans la filmographie de Steven Spielberg. Mais Abrams a su se réapproprier l'univers de son maître sans pour autant le dénaturer. On le sent ainsi très à l'aise dans sa réalisation, usant du lens flare et du hors-champ comme éléments fondamentaux de sa mise en scène. Surtout, il n'hésite pas à donner à son film une ambiance bien plus intimiste qu'attendue. Car la beauté de Super 8 ne réside pas tant dans sa trame principale, dont la fin est d'ailleurs bien vite expédiée, que dans la manière dont il dépeint les espoirs et les douleurs de ses personnages.

Toute la réussite de cette réalisation est là : donner une âme à ce groupe d'ados, finalement bien plus intéressant qu'un alien réduit à son expression la plus fonctionnelle. Il y a, évidemment, la question du deuil du personnage principal, sur lequel s'ouvre et se referme le film. Mais Super 8 n'est peut-être jamais aussi réussi que lorsqu'il montre l'énergie et la conviction que ces jeunes mettent à la réalisation de leur projet cinématographique. Il y a là, sans aucun doute, une part de vécu qui donne à chacune de ces scènes d'incontestables accents de sincérité. A ce propos, ne partez surtout pas pour le générique de fin...

Verdict :

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