dimanche 14 février 2010

Lovely Bones


Assassinée à l'âge de 14 ans, Susie Salmon observe du Paradis la vie de sa famille endeuillée, ainsi que celle de son prédateur, derrière lequel la police court en vain.

Adaptation du roman "La Nostalgie de l'Ange", Lovely Bones peut être décrit comme une sorte de polar fantastique reposant sur les rapports entre notre monde et celui de l'au-delà. Pour le néo-zélandais Peter Jackson, que l'on connaissait jusque-là pour son King Kong et sa très réussie trilogie du Seigneur des Anneaux, le changement est radical.

Si l'on ne demande qu'à se laisser emporter, on a malheureusement l'impression que Peter Jackson lui-même ne sait pas où il veut aller. Lovely Bones est un objet étrange, dont on se demande bien à quoi il peut ressembler. Un film fantastique, un thriller psychologique, un drame familial, une comédie ? Et bien, c'est un peu de tout cela à la fois, et c'est bien là le cœur du problème. Lovely Bones erre plus qu'il n'avance, traînant ce défaut rédhibitoire comme un boulet de dix tonnes. Le personnage de Susan Sarandon (excellente), arrivant de nulle part sans autre raison que de donner au film sa bouffée d'oxygène comique, est sûrement le plus symptomatique. Difficile d'accrocher dans ces conditions, et ce n'est pas l'esthétisme douteux de l'ensemble qui va rattraper l'affaire.

Car Peter Jackson a cru bon de faire des scènes de l'entre-deux mondes un prétexte pour exprimer ses délires visuels, et faire la preuve de ses qualités techniques. L'au-delà d'après Lovely Bones, c'est donc un monde au style new-age ringard avant même d'avoir été à la mode, une espèce de pub télé géante aux paysages aseptisés. Le néo-zélandais ne se contente pas seulement de flirter avec les frontières du ridicule, il les franchit allègrement à plusieurs reprises : ses créations numériques s'avèrent terriblement indigestes et prêtent à sourire plus qu'à s'émerveiller. Cette tendance à l'excès se retrouve dans l'ensemble des choix de mise en scène. Tout dans ce film est exagérément appuyé, à grands coups de ralentis, gros plans et autres effets de manche cinématographiques.

Le plus regrettable, c'est que l'on sent la démarche empreinte d'une profonde sincérité qui appelle à une certaine indulgence. Peter Jackson fait même preuve d'un talent épatant sur chaque scène où il s'agit de créer une tension psychologique. Mais cela ne suffit pas à relever le niveau général de ce film incroyablement maladroit.

Verdict :

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